Jeudi 9 Avril : je hais TheBus !

ATTENTION : ce récit comporte de nombreux éléments de poisse qui pourrait choquer les plus naïfs d’entre vous. Je tiens également à préciser que rien n’a été inventé ou exagéré. Malheureusement…

Jeudi, je devais visiter la côte Est. Première étape : Hanauma Bay. Arrivée là-bas vers 10h30, je me rends compte qu’il fait froid et gris, il y a du vent (et je me dis alors : “punaise, j’ai claqué plus de $700 pour avoir le même temps qu’à Pittsburgh…”). Même avec ma veste, j’avais froid… Je n’étais donc pas franchement motivée pour plonger dans l’eau… Je suis retournée à l’arrêt de bus où il y avait les horaires de bus (seule et unique fois que je les ai vu!). Le prochain bus était une heure plus tard… J’ai donc décidé d’aller voir la boutique etc… Le fait de marcher et de monter quelques marche m’a un peu réchauffé, et je me suis dit que c’était dommage de ne pas voir les poissons de cette réserve. Je me suis donc motivée, j’ai payé $5, j’ai regardé la vidéo qu’il est obligatoire de regarder quand on vient là pour la première fois, j’ai loué des palmes (et j’ai eu l’air stupide quand la femme m’a demandé : “Juste une?” – “Heu bah non, tant qu’à faire 2, une pour chaque pied quoi…” – “Je voulais dire une paire” – “Ha? Haha. Oui s’il vous plait…“) et je suis rentrée dans l’eau, plutôt froide.

L’eau était pleine de coraux, il était parfois délicat de nager. J’ai vu de nombreux poissons bizarres. Je suis restée dans l’eau une demi-heure, puis il a fallu que je sorte pour avoir le bus de 12h30. J’ai d’ailleurs galéré à sortir parce que par endroits les coraux étaient très hauts et on ne pouvait pas passer par dessus. C’était un peu comme un labyrinthe, et les poissons me regardaient galérer, sans qu’aucun n’ai eu l’idée de m’indiquer le chemin

Je suis ensuite partie direction Sea Life Park avec le bus 22. Je ne voulais pas visiter le parc, mais voir la plage autour. Malheureusement, il faisait vraiment gris, la mer était agitée, et du coup la plage, Makapuu Beach, était vraiment banale. Même le phare au loin, où une scène d’Amour et Amnésie a été tournée, ne m’a fait ni chaud ni froid… Enfin, si, froid justement…

J’ai du attendre le bus à nouveau une vingtaine de minutes, afin de prendre la ligne 57. Le chauffeur avait mis un léger chauffage, j’étais aux anges. Je l’aimais ce gars. Mais quelques minutes plus tard, j’ai dû descendre pour voir Maimanalo Beach.

J’ai entendu le nom de l’arrêt indiqué par Google Map, donc je suis descendue. Et là, je me suis retrouvée au bord de la route, vraiment. Il n’y avait même pas un mètre entre la barrière et la route, et aucune vraie plage à l’horizon… La seule vraie plage, Waimanalo, était à 1 ou 2 kilomètres de là… J’ai donc dû longer la route, il faisait gris et froid, j’avais le moral dans les chaussettes… J’ai découvert plus tard qu’il y avait un arrêt juste en face de la plage…

Je suis arrivée sur la plage qui est certainement très jolie en plein soleil, mais là, il n’y avait pas un chat, c’était déprimant
J’ai pris du sable pour ma mère, une photo, et je me suis dirigée vers l’arrêt de bus. Peu avant que j’y arrive, je vois un bus pointer le bout de son nez… Je cours donc vers l’arrêt, le chauffeur me regarde et alors que je n’étais qu’à 3m de l’arrêt… il trace son chemin. Oui, encore, comme la veille !

Donc là, repétage de plomb comme le mercredi, à grand coups de “Mais c’est quoi votre f*cking problème?! Vous croyez que les gens se mettent à courir en vous voyant pour vous encourager, ou pour faire du sport? Vous savez qu’y qu’un bus par heure, for God’s Sake !“. Mais évidemment, le bus était déjà loin… Les papys et mamies sur le banc d’en face, en revanche, ont eu un peu peur :-)

Me voilà donc à attendre une heure à nouveau, dans un quartier pas franchement sympa, avec un camping à côté qui avait plus l’air d’un camp de SDF

Puis plus le temps passait, plus je me disais que ça ne valait pas le coup. J’avais vu des photos de Waimanalo Beach, elle semblait vraiment très jolie, or là elle n’était vraiment pas tip-top, sous le ciel gris… Je me disais donc que Lanikai Beach et Kailua Beach seraient dans la même situation. Au bout de 50 minutes d’attentes, alors que je m’interrogeais franchement sur l’intérêt d’y aller, la pluie a commencé à tomber. J’ai donc pris ma décision, j’ai traversé la route et je suis allée attendre l’autre bus.

Evidemment, comme je suis une belette de première catégorie, j’ai réalisé, au moment où le bus que j’attendais à la base est arrivé, que j’aurais pu le prendre. Il faisait en effet une boucle et revenait à Waikiki… Trop tard… De plus, si mon premier arrêt de bus était protégé par un abri-bus, celui auquel j’attendais ne l’était pas… Casquette + capuche + serviette sur la tête, j’avais l’air fin, croyez-moi… J’ai encore attendu 45 autres minutes sous la pluie, je vous laisse imaginer mon humeur à ce moment là. Finalement, Ô joie, Ô bonheur, mon bus arrive. Je monte dedans, il est plein à craquer de collégiens bruyants… Je m’assieds dans mon coin et attend… Le bus fait plusieurs arrêts dans un quartier où sortent tous les lycéens, il n’y a alors plus que 3 personnes dans le bus : un papy, un jeune, et moi. Le bus arrive à la fin du quartier qui formait une boucle, donc nous voilà à l’intersection avec la route sur laquelle j’attendais le bus. Et là, on voit ce cher conducteur qui tourne à gauche alors que je m’attendais à le voir tourner à droite, direction Sea Life Park. Et c’est alors que je vois un bus nous croiser avec marqué “Bus 57, direction Sea Life Park” et qui part dans la direction opposée que j’ai un doute, confirmé tout de suite après par un “OH F*CK” sublime de la part du jeune. Il se jette sur moi, me demande si c’est le bus 57A, se dirige vers le chauffeur avec moi qui le suit, et c’est là qu’on apprend tous les deux que nous sommes effectivement sur la ligne 57A, qui se contente de faire une boucle dans le coin mais ne rejoint jamais Sea Life Park. Le chauffeur nous donne un dépliant avec les horaires de plusieurs bus, nous largue sur le bord de la route (même pas à un arrêt ^^), et nous laisse avec notre misère

Il a fallu qu’on traverse la route pour rejoindre un arrêt de bus, et j’ai bien failli y rester, au milieu de la route, à attendre qu’une voiture vienne achever cette journée bien moisie… A la place, je suis allée m’acheter une barquette de frites au Snack d’à côté. Histoire d’enfoncer le clou, les frites n’en étaient même pas des vraies, c’était ces espèces de grosses frites toutes moches que j’aime pas. Bon, je suis sûre qu’elles auraient été géniales en temps normal, mais là j’ai cru que le destin s’acharnait sur moi.

J’ai rejoint l’arrêt de bus où attendait le jeune. Comme il avait l’air d’aussi bonne humeur que moi, je lui ai proposé des frites, pour qu’il noie lui aussi son désespoir dans le gras. Il a gentiment refusé, me disant qu’il était en train de manger juste avant que l’autre bus arrive, et il qu’il a dû jeter son miam pour monter dans le mauvais bus (la nourriture est interdite dans TheBus). Evidemment, ça le rendait pas jouasse d’avoir sacrifié son repas pour ça…

J’ai regardé les horaires de bus, et je l’ai informé que le prochain devait arriver d’ici 35 minutes. Pendant ce temps là, on a commencé à discuter. Il m’a dit son prénom, que j’ai aussitôt oublié (ça devient maladif…), donc on l’appellera Dylan, ça fait bien américain, et son prénom était super américain. C’était peut-être bien Dylan d’ailleurs ô_o

Durant la conversation, j’ai appris qu’il venait de Floride mais qu’il habitait maintenant à Oahu, et que la température pour lui ce jour-là était glaciale. La preuve, il avait un bonnet en laine sur la tête (et je vous jure que je rigole pas!). Avant de monter dans ce mauvais bus, il s’était déjà planté une fois, mais avait réagi très vite à ce moment là. Mais je vous laisse imaginer son niveau de zenitude qui était au moins aussi bas que le mien… On a parlé de tout et de rien, de la France, de mon boulot d’aupair, des américains, des hawaiiens (qui sont franchement éloignés des américains du continent niveau gentillesse et tout le tintouin), de voyages, de malchance (ce qu’on avait tous les deux l’air de bien connaitre), d’Oahu, etc…

A un moment, j’ai fait une pause dans cette conversation pour remarquer que le bus de 15h35 n’était pas encore arrivé, alors qu’il était 15h45. On regarde à nouveau sur le dépliant, moi priant pour ne pas m’être plantée de ligne (ça n’aurait pas été la première fois…). Non, il confirme, il devait y avoir un bus à 15h35. Et un autre à 15h42… Finalement, un bus a fini par arriver vers 16heures, on était aux anges, et on a donc sauté dedans.

Accrochez-vous, vous n’allez pas en croire vos oreilles :-D

On s’assied côte-à-côte, on continu notre discussion, on entre dans le quartier dans lequel tous les collégiens étaient descendus plus tôt, mais tout va bien, on est sûrs de nous. Là, le chauffeur s’arrête plusieurs minutes à un arrêt, tripatouille un truc sur son écran de contrôle, et pars dans la direction opposée. Avec Dylan, on se lève d’un seul homme (enfin, d’un seul mi-homme mi-femme du coup…), on se dirige vers le chauffeur, on lui demande le numéro de sa ligne : il vient de changer pour la 57A.

J’ai cru que j’allais faire un massacre. J’ai eu envie de lui arracher les yeux, et je suis sûre que Dylan lui aurait tenu les bras pour pas qu’il se débatte ! Donc là on lui demande où on peut avoir ce ù°@*£$ de bus 57 direction Sea Life Park, il nous indique l’arrêt d’en face, et nous propose un dépliant avec les horaires de bus. Tu sais où tu peux te le mettre ton dépliant mon coco :-)

Avec Dylan, on est donc allé attendre à l’autre arrêt, qui consistait bêtement en un panneau TheBus posé au milieu de nulle part. On était donc sous la pluie à attendre ce fichu bus, et nous avons donc fait ce que tous jeunes abandonnés et désespérés auraient fait ensemble : nous avons envisagé un suicide collectif (attendez, vous vous imaginiez quoi là?)

Bon, en vrai on en riait plus qu’autre chose, tout simplement parce qu’on n’avait pas d’autres choix. Après d’innombrables “I can’t believe it” et autre “what’s the f*cking problem today with me ?!” de la part de tous les deux, nous nous sommes résignés, et avons continué notre conversation. J’ai ainsi appris qu’il était à Hawaii pour passer son diplôme d’instructeur de plongée, et qu’il avait d’ailleurs était promu assistant dans la matinée. Et là, joie et bonheur, après 30 minutes voilà le bus qui arrive. Pas du tout paranos, on a vérifié par deux fois le numéro de la ligne, la destination, et on a même demandé au chauffeur s’il allait bien à Sea Life Park. Et imaginez vous que le type, c’était le même que celui de plus tôt dans la journée, celui qui chauffait son bus ! Quand je l’ai reconnu, j’ai cru que j’allais lui sauter au cou, c’était exactement ce qu’il me fallait. Il m’a d’ailleurs reconnu aussi, en me demandant si c’était bien la plage. Ouais, mon grand, t’aventure pas là dedans, c’est un terrain gravement miné.
Le chauffeur nous a aussi avoué qu’il avait 45 minutes de retard sur ses horaires, c’est lui qu’on était censés trouver à 15h35
On s’est assis avec Dylan, malgré tout toujours aux aguets du moindre pet de travers. Arrivés à Sea Life Park, il devait changer de bus pour prendre le 22, et moi je restais dans le même, puisque le 57 devient le 23. J’aurais pu l’accompagner dans le 22, qui passe aussi par mon arrêt à l’auberge, mais le chauffage l’a emporté sur un moment sympa avec un étranger. Il est resté dans le bus 23 jusqu’à ce que le sien arrive, une demi-minute plus tard. J’étais un peu déçue de ne pas lui avoir dit au revoir, quand je l’ai vu se pencher à la porte du bus et me faire un signe d’au revoir et un grand sourire. Ce gars était vraiment cool. Grâce à lui, je garde malgré tout un bon souvenir de cette journée que l’on peut classer parmi les journées les plus moisies de mon existence :-)

Je suis arrivée à mon auberge vers 18heures, je suis allée faire une lessive dans un lavo-matic (le premier de ma vie !), j’ai fait développer mes photos de la cage aux requins, et j’ai mangé mes pâtes en parlant à mon pôpa et en râlant contre TheBus. Et je crois que je n’ai jamais autant aimé mon lit que ce soir là.

L’heure des comptes maintenant…

J’aurais, entre 9h30 et 18heures, attendu le bus plus de 4h30, et j’aurais passé environ 2heures à l’intérieur. Ce qui fait donc, sur une journée de 8 heures et 30 minutes, 6 heures et 30 minutes en rapport avec TheBus. Autrement dit, 2 heures à visiter, en tout et pour tout. Et bon, vu ce que j’ai visité, j’aurais pu m’abstenir…Si ça c’est pas une journée record, je sais pas ce que c’est.

Vous l’aurez donc compris, j’éprouve dorénavant une haine sans fin envers TheBus, je conchie leur nom pourri, je méprise tous leurs employés même les gentils, et j’ai fondé un club que j’ai appelé le M.O.R.T : le Mouvement d’Opposition au Réseau TheBus.

Et parce que ce jour là il a plu alors qu’il parait qu’il ne pleut jamais à Oahu, parce que ce jour-là j’étais en short et je me les suis pelé sa mère, parce que ce jour-là TheBus m’a déclaré la guerre, je déclare chaque Jeudi 9 Avril jour férié, que nous célèbrerons tous en envoyant des boules puantes à la compagnie dont je n’ai même plus envie d’écrire le nom, mais qui commence par The et qui finit par Bus. Notre prochaine réunion aura donc lieu le Jeudi 9 Avril 2015, notez-le dans vos agendas, je vous veux tous à mes côtés.

Voilà, je le répète, aucun élément n’a été inventé ou amplifié, pour mon plus grand malheur. Mais ce sont les petits pépins qui pimentent les voyages, et je me souviens d’ailleurs parfaitement des petits détails de cette journée alors que j’ai galéré à me rappeler ce que j’avais fait le mercredi… En revanche, comme preuve que j’étais pas d’humeur ce jour-là, sachez que les 5 photos présentes dans cet article sont les seules et uniques que j’ai prises dans la journée. Moi, la preneuse-de-photos compulsive, je n’ai pris que 5 photos ce jour là…

Allez, mon prochain récit sera plus joyeux. Il y est question de pieds entaillés jusqu’à l’os (au moins!) et de feu d’artifice super trop bien mais annulé :-) Non, sans rire, mon humeur était bien meilleure le lendemain, vous verrez :-)

5 Responses to “Jeudi 9 Avril : je hais TheBus !”

  1. … Nice …

  2. Quand j’étais au pair en Espagne, il m’est arrivé quantité de poisses, mais là aux Etats Unis tout roule comme sur des roulettes.
    A part peut-être quand j’ai laissé $500 dans ma valise en soute pour le vol New York-Seattle et que j’ai stressé pendant tout le vol, mais finalement ils étaient bien là!
    En même temps je n’ai pas encore fait beaucoup de weekends. Ce week end, direction SFO, on verra mais j’essaie de prévoir au maximum pour les transports et ce genre d’idioties pour ne pas me prendre la tête sur place!

  3. J’espère que t’as prit une photo des pieds entaillés jusqu’à l’os :D
    Bisous

  4. Et si on en faisait une série TV de ton histoire de Bus…. Non parce que moi j’ai bien ri en lisant le scénario. Je sais c’est pas charitable… Bon Ok je sors…

  5. avril 22, 2009

    Mamounette

    Ben non c’est pas Papounet qui cause c’est moi! tu m’avais reconnue hein ?!


Warning: Unknown(): open(/mnt/168/sda/6/8/rion.un.peu/sessions/sess_416bc3f559ffe0312b4e81c763abc62a, O_RDWR) failed: No such file or directory (2) in Unknown on line 0

Warning: Unknown(): Failed to write session data (files). Please verify that the current setting of session.save_path is correct (/mnt/168/sda/6/8/rion.un.peu/sessions) in Unknown on line 0