Journal d’une jeune fille au pair

Avant de lire cet article, n’oubliez pas d’aller voir le compte-rendu de mes derniers jours sur le sol américain, ici-même.

Samedi 8 Aout, je me suis réveillée assez tôt, vers 7heures. J’étais dans un état bizarre. Je suis restée dans mon lit une petite heure, une espèce de boule dans la gorge, puis j’ai réveillé les filles vers 8heures. Je les ai raccompagnées chez elles, puis je suis rentrée. J’ai fait un beau détour pour pouvoir voir Pittsburgh une toute dernière fois. J’avais la gorge serrée de savoir que je ne reverrais pas cette ville de si tôt. Puis je suis rentrée chez les Djokic, j’ai garé la voiture pour la dernière fois, et je suis montée finir mes valises. J’ai lavé mes draps, jeté 3 gros sacs d’affaires diverses, rassemblé les objets qui ne m’appartenaient pas sur ma commode désormais vide, j’ai passé un gros coup d’aspirateur, j’ai confié mon bambou porte-bonheur à Mici en lui disant qu’il m’avait bien servi, que l’on soit supersticieux ou pas, j’ai descendu mes valises jusqu’à la voiture de Miroslav et il a fallu dire au revoir. Les aurevoirs ont été très rapides. Une embrassade rapide de la part de Divna et Milica, un bref câlin de la part des garçons, avec un bisous de la part de Pavle, puis je suis montée dans la voiture de Miroslav. Les garçons s’amusaient en me tournant le dos, Divna et Mici avaient déjà fermé la porte et été retournées à leurs propres valises, et moi j’ai eu de la peine. Ça fait un peu mal de voir qu’après un an à vivre avec eux, mon départ ne leur fait ni chaud ni froid. J’essaye de me convaincre que c’est parce qu’ils avaient la tête ailleurs avec leur départ en vacances (en France aussi) le jour-même. La pilule passe mieux comme ça.

J’ai demandé à Miroslav de faire un rapide saut chez Gabriela afin que je lui rende son poncho qu’elle avait oublié la veille. Son host m’a ouvert, il m’a dit que Gabriela était dans sa chambre, mais j’ai refusé de monter la voir, et j’ai filé. Sur la route, on s’est tapé un super embouteillage qui nous a retardé de 25 minutes. Heureusement, on avait prévu une super marge d’erreur, donc moi je restais zen. Mais Miroslav, lui, était pressé de retourner chez lui afin d’aider Divna avec les bagages. Il a donc foncé, et tout à coup on était suivis par une voiture de police banalisée. Il venait en effet de doubler cette voiture par la droite et à 80mph au lieu de 55. Je vous laisse imaginer la colère de l’officier. On a été arrêtés pendant 15 ou 20 minutes, et je me sentais mal pour Miroslav. Finalement, on est arrivés à l’aéroport à 13h55, exactement une heure avant que je ne m’en aille. Pile dans les temps quoi. Miroslav m’a déposé, a sorti mes valises, m’a serré la main et est parti. Je suis entrée dans l’aéroport le coeur gros. Je n’ai eu aucun soucis à l’enregistrement, la femme était très chaleureuse. Mes valises pesaient 48lbs et 51lbs pour 50 autorisés. La femme ne m’a pas fait payé le 1lb supplémentaire. J’ai passé le contrôle de sécurité, me suis rendu dans mon terminal, et on a embarqué très vite. Dans l’avion, j’étais assise à côté d’un jeune très sympa venu d’Oklahoma. Il m’a demandé si je rentrait chez moi à Washington, je lui ai dit que je rentrais chez moi en effet, mais en France. Lorsqu’il m’a dit “Ha c’est super ça!” j’ai eu une boule dans la gorge, et j’ai répondu un faible “oui, c’est cool”. L’avion a décollé, j’ai vu Pittsburgh s’éloigner, et pour la première fois depuis de nombreux jours, j’ai pleuré. Je réalisais que je ne verrais plus cette ville. C’était pas facile. On a atteri à Washington, j’ai dû parcourir tous les terminaux à pieds en me vrillant les épaules à cause de mon sac à dos extra lourd et de ma valise de cabine chargée au max, et je suis montée dans cet avion d’United Airlines à destination de Paris – Roissy Charles de Gaulle. La plupart des passagers parlaient français. Dans l’avion, la moitié du personnel parlait français. Les films pouvaient être vus en français. Mais moi, j’ai parlé en anglais aux stewarts et hôtesses de l’air qui n’ont pas su que j’étais française, j’ai regardé mes films en anglais, et j’ai essayé de ne plus penser aux Etats-Unis pour le moment. L’avion sur le moniteur a quitté les Etats-Unis, et je me suis endormie une dernière fois dans le ciel américain.