Oooh oh say can you see [...] what so proudly we hailed *

Samedi, c’était le 4 Juillet. THE big day aux Etats-Unis. Il est inutile de préciser, je pense, que les américains sont patriotiques. Très patriotiques. Ça peut en gonfler certains, mais moi je trouve ça beau.

Mes host ayant décidé de ne rien faire pour le 4 Juillet, parce que sincèrement ils s’en tapent un peu l’œil avec une patte de caïman cul-de-jatte, je ne m’étais pas laissé abattre et avais sonné le clairon afin de rallier les troupes. En gros, j’ai appelé Gabriela et Mandy, et on s’est organisé notre petite journée.

Hasard ou pas, un festival se tenait à Pittsburgh tout le week-end, du vendredi au dimanche. Donc le samedi aussi, si vous suivez bien. Du coup, on avait de quoi être bien occupées tout l’aprèm.

On a commencé par aller manger dans le Strip District, un quartier que j’aime beaucoup dans Pittsburgh, pour son mélange culturel. Tu trouves de tout au Strip District. Anyway, Gabriela avait entendu parler d’un restaurant de fruits de mer qui faisait de bons plats avec du homard. Homard ça sera, donc ! Arrivées là-bas, on n’était pas les seules à avoir eu l’idée de manger du homard pour l’Independance Day, on a donc attendu une demi-heure en bas, notre nom sur la liste d’attente, avant que la réceptionniste nous dise que si on voulait, on pouvait aller au deuxième étage, où il n’y avait pas d’attente… Heu… OK…

Avec Gabriela, on s’est laissées tenter par un espèce de sandwich au homard dans du pain italien, le tout accompagné de frites et de coleslaw. Un million de calories dans l’assiette, heureusement je ne suis pas du genre à me soucier des calories, du moment que c’est bon (c’est maaaaaal). C’était vraiment bon, et c’était le tout premier homard de ma vie (je crois). Un moment d’émotion que j’ai évidemment immortalisé en photo :D Mandy, quant à elle, a préféré prendre une pizza. Bah alors ?

On a voulu manger une glace chez le même glacier que la dernière fois, mais 4 Juillet oblige, c’était fermé. Il a fallu consoler Gabriela qui était au bord de la dépression, bavant à l’idée d’une glace depuis un bon moment. Puis on s’est rendue à Point Park, où on avait prévu de passer la plus grande partie de notre aprem-soirée. On s’est garées près du Heinz Field, le stade de football, qui se trouve de l’autre côté de la rivière comparé à Point Park. Il a donc fallu marcher un peu au milieu de la foule déjà bien présente à 14h30. Arrivées au parc, Gabriella s’est précipitée sur le premier glacier venu, et moi j’ai eu une envie de crêpe en voyant un big panneau “CREPES”. J’en salivais d’avance, et j’ai failli m’étrangler en voyant le prix : $8. J’ai pensé que c’était pour une assiette complète de crêpes, et là le gars m’a montré une assiette d’exposition : 2 pauvres crêpes qui se battent en duel avec 3 pauvres fraises ou 2 morceaux de bananes par-dessus. Et si je choisissais la confiture d’abricot, c’était une seule crêpe… Heu… Merci, mais non merci. Je me suis donc consolé avec une énorme coupe de shaved ice, de la glace pilée sur laquelle tu met des sirops aux parfums que tu veux, autant que tu veux.

On s’est assises une petite demi-heure dans l’herbe à écouter un groupe de musique reprendre pleins de chansons, des feu Beatles à feu Mickael Jackson. Puis 16heures est arrivé, ce qui voulait dire : Eating Contest Time ! (concours du plus gros mangeur). Quand j’avais vu ça sur le programme, j’ai supplié les filles d’aller y faire un tour, juste pour voir. C’est vrai quoi, plus typiquement américain, tu meurs.

Après avoir joué des coudes pendant un bon moment, on a fini par arriver au premier rang, pile au moment où un nouveau round commençait. Ils ont distribué les cuisses de poulet (qu’ils appellent Buffalo Wings ici, c’est à dire des cuisses de buffles. Heu… Un petit buffle alors… Genre un embryon de buffle) sauce barbecue, et ont lancé le départ. Et là, un truc sans nom s’est produit : un des candidats s’est transformé en l’effroyable Hulk génétiquement mélangé à Homer Simpson. Déjà, j’avais remarqué ce candidat, parce que lorsqu’il a eu les cuisses de poulet en face de lui, le coin droit de sa bouche s’est mis à trembler, et il a commencé à regarder les autres candidats avec de grands yeux de psychopathe. Il a même claqué les dents comme lorsqu’on fait semblant de manger quelque chose. Je croyais qu’il rigolait avec des amis. Mais en fait, il avait pas d’amis… Puis il a commencé à manger, me faisant penser à Gollum, avant de se lever et de continuer à manger tout en remuant de partout, soulevant les épaules dans un rythme non rythmique, déchiquetant les cuisses de poulet comme un loup affamé dévorerait un mouton cuit à point au doux soleil du pâturage. A côté, les autres candidats paraissaient sages et bien éduqués (une fois sorti du contexte du concours du plus gros mangeur. Nan parce que c’est relativement impossible d’avoir la classe dans un concours comme ça, même George Clooney n’en sortirais pas intact… Ma mère serait détruite si elle voyait Clooney avec de la sauce barbecue plein la barbe de 3 jours…)

Bref, lorsque la manche s’est finie, on a rejoint Gabriella, et on a décidé d’aller se poser un peu dans l’herbe, à quelques mètres de la rivière, parce qu’on en avait déjà plein les pattes. Puis vers 18heures, Mandy et moi décidons d’aller faire un tour dans une rue à une dizaine de minutes de là parce qu’il était écrit sur le programme qu’il y avait une voiture de simulation de tonneau lors d’un crash. Sur le chemin, on a vu un stand qui distribuait gratuitement des glaces vanille chocolat, donc on en a pris, puis un stand qui permettait de faire des photos en photomaton gratuitement, avec une super qualité, donc on en a fait. Par la suite, le seul truc de simulation qu’on a trouvé c’était une barque en face de laquelle un écran de montrait un lac tout calme… On jouera notre joker sur celui-là.

En revenant, on est allées se chercher à manger, et j’ai pu essayer mon premier corn-dog. C’est une saucisse entourée de je-ne-sais quelle substance, mais c’est pas mauvais. Et très américain. Entre temps, Gabriella, qui était restée assise tout le long, avait fait la connaissance d’un gars du Vénézuela qui vit à Pittsburgh, et qui a passé le reste de la soirée avec nous alors que ses amis, ou peut-être son frère et sa copine, je sais pas trop, étaient juste à côté. Gabriella avait un ticket, et elle a rien vu.

Le fait que Gabriela soit restée à notre emplacement tout le temps nous a permis d’avoir une super vue sur la rivière, où se déroulait une course de power boat, ainsi que sur la berge où se déroulerait plus tard une démonstration de moto freestyle et un concert de l’US Army. Petit bonus : on était vraiment tout prêt de la station de lancement des feux d’artifice. Mais parlons de tout ça dans l’ordre, si vous voulez bien.

Nous avons donc assisté à une course de Power Boat. Mais Kézako, que vous allez me dire. Ce sont de petits bateaux très rapide, genre jet-ski muni d’une coque, et les concurrents doivent faire une trentaine de tours. Je sais, ça parait aussi passionnant qu’un championnat mondial de Scrabble catégorie plus de 90 ans, mais en fait, c’est devenu assez intéressant vers la fin. En effet, pendant la moitié du dernier round, un bateau, le numéro 7, menait la course. D’une bonne demi-longueur. Et pis d’un coup, sans que tu ne sache comment, le boat n°34 est passé, petit à petit, de la 6ème place à la première. Plus il avançait vers la tête du peloton, plus les gens le soutenaient, alors que jusqu’à présent personne n’avait de favoris. Lorsqu’il est passé 2ème, c’était la folie, et quand il a dépassé le n°7 et a laissé tout le monde sur le carreau pour finir la course en très nette pôle position, c’était l’euphorie.
Quant au commentateur, il était absolument génialissime, très drôle, avec de sacré bonnes répliques, il a réussi à faire rire des milliers de personnes avec des phrases telles que “Cette fin de course est terrible, qu’on aille me chercher un pacemaker”. Bon, je sais, c’est pas drôle là, mais dans le feu de l’action, ça l’était. Et quand le public avait un petit coup de mou, il faisait crier et applaudir les deux berges (celle où on était, North Shore, et celle de l’autre coté, Point Park) afin de comparer la plus vivante des deux. Un vrai show-man.

Quand la course s’est finie, avec une demi-heure de retard, le show de moto freestyle a pu commencer. J’ai été bluffée du début à la fin par les pirouettes que faisaient les gars, alors qu’ils étaient en plein air, entre un tremplin et la “piste d’atterissage”. Ils étaient à 1,50mètres de la rivière, 2mètres du public, et ils nous balançaient des 360, des vrilles, des je-me-met-debout-sur-le-guidon-et-c’est-normal, des quand-je-veux-je-te-fais-le-poirier-sur-ma-moto, et autres I-believe-I-can-fly… Et moi j’étais wow.

Puis le concert de l’US Army a commencé. De l’autre côté de la rivière, à Point Park, il y avait un groupe de rock mythique il parait, les Three Dog Night. Mais par pure flemme, on a décidé que l’US Army serait mieux, et on a eu bien raison ! Ils ont commencé, bien entendu, par l’hymne national, et tout le monde s’est levé et a chanté avec eux. Puis, alors qu’on s’attendait à ce qu’ils chantent des trucs barbant, ils ont chanté “Africa” de Toto, qui est une chanson que j’adore. Là, ils ont gagné mon attention. Et ils ont continué avec des passages de chansons d’Abba utilisées dans le film “Mamma Mia”. Avec Gabriella, on chantait avec eux, comme des enfants, on s’éclatait vraiment. J’avais sorti les “glow sticks“, ces trucs qui brillent dans le noir quand tu les craque, et on s’éclatait avec. Le groupe de jeunes à côté de nous était amusé. Puis ils ont chanté des morceaux de l’Opéra “Carmen” de Bizet, avant de finir avec les chansons de chaque régiment américain, en demandant à ce que les personnes ayant été dans ce régiment, ou leurs proches, se lèvent et chantent avec eux. On dira ce qu’on voudra sur la guerre et tout et tout, mais voir des vétérans émus se lever, enlever leur casquette, poser leur main sur le cœur tout en chantant leur hymne sous les applaudissements des spectateurs, c’est beau, émouvant. Les américains aiment leurs vétérans et les respectent. En France, on s’en tape un peu l’œil avec une patte de kiwi antillais.

Puis THE moment que j’attendais a commencé. Ils ont éteint les lumières, tout le monde s’est tût, et on a entendu dans les haut-parleurs des extraits de discours d’hommes important dans l’histoire des USA. Et alors que le Star Spangled Banner commençait, un feu d’artifice rouge, blanc et bleu a fait son apparition. Et à ce moment là, j’ai pensé “Punaise, je veux pas partir, je peux pas quitter ce pays, je peux pas, je peux pas. Elle est ici la vie que j’aime”. Et les larmes ont coulé, doucement, sans que personne ne s’en aperçoive. Le feu d’artifice a continué pendant une demi-heure, me donnant des frissons tellement c’était beau. Il y avait de la musique, de vieux morceaux comme des récents, et des genres de feux d’artifice que je n’avais jamais vu. Le créateur a gagné le premier prix national au Canada l’an dernier. Par moment, on entendait encore des extraits de discours, parlant de liberté en grande majorité. C’était de loin le plus beau feu d’artifice que j’ai jamais vu. Je pensais que c’était à cause de la valeur sentimentale de la chose, mais j’ai appris le lendemain que les D. étaient allé voir ce feu d’artifice aussi, finalement, et que Miroslav n’avait jamais vu d’aussi beau feu d’artifice non plus.

Quand ça s’est terminé, la foule a commencé à se diriger vers les parkings. Avec les filles, on a préféré attendre sur l’herbe en face de la rivière plutôt que d’être coincée dans les embouteillages. Mandy a décidé de prendre une dernière photo de nous, et je lui ai conseillé de ne pas mettre le flash. Elle était sceptique, mais a suivi mon conseil. Avec la légère lumière ambiante et les glow-stick autour de la tête, les photos rendaient super bien, même si elles étaient floues. Du coup, au lieu d’une photo vite-fait, on est parties dans un délire de plus d’une heure, à se photographier sous tous les angles. Et comme je suis une fille généreuse, je vous met chacune des photos ici-même.

Ha bah oui, j’avais dit CHACUNE des photos…

Après ce super moment, on a décidé qu’il était temps de rentrer, après une journée absolument géniale, même si on n’avait rien fait de spécial. Gabriela a voulu s’arrêter aux toilettes, et là, par un enchainement d’événements, on s’est retrouvé à parler à une femme qui a décidé que Mandy, qui veut étendre dans une nouvelle famille, serait son aupair. Et une fille s’est également pointée, nous a balancé un “vous êtes célibataires?”, puis a essayé de nous caser avec son pote qui était…heu… pas à mon goût…

On a fini par rentrer vers minuit et demi, j’avais des étoiles pleins les yeux et un sourire jusqu’aux oreilles. Comme dit plus tôt, j’ai passé une des meilleures journées, ou en tout cas soirées, de mon année, sans rien faire de spécial. Mais j’étais juste avec deux copines, on a oublié qu’on étaient au pairs, on est devenu de vrais enfants, mais pas des gamines. On s’amusait simplement, on regardait le feu d’artifice avec des yeux ronds comme des queues de pelles boules de billard, on chantait, on riait, on profitait tout simplement. De loin le meilleur 4 Juillet de ma vie (oui, alors je vous entend déjà dire que c’était aussi le premier. Ce à quoi je vous dirais ceci : dans votre monde à vous, on passe du 3 au 5 juillet ? Non ? Bah alors, vous aussi vous avez vécu des tas de 4 juillet… )

Comme d’hab’, des photos vraiment intéressantes en vrac :

* Oooh oh dis, peux-tu voir [...] ce que nous avons si fièrement salué? (texte de l’hymne américain)

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