Archive for juillet 14th, 2009

Je doute qu’une année puisse être meilleure que celle-ci…

Samedi, avec Gabriela et Juan, nous sommes allés faire du rafting. Juan, c’est ce gars que Gabriela a rencontré le 4 juillet. La décision d’aller faire du rafting s’est prise la veille, parce que je suis à court de temps et que du coup je fais tout dans l’urgence.

Samedi matin, levée de bonne heure (5 heures, glups), pour aller chercher Gabriela chez elle. Au passage, je m’arrête chez Giant Eagle (ouvert 24/7) pour acheter des pellicules pour mon appareil photo waterproof. A 6h15, je suis en face de chez Gabriela, elle monte dans la voiture, je met le contact… et on reste sur le carreau. Je réessaye. La voiture toussote, et rend l’âme. Il est 6h20, et avec Gabriela, on pousse déjà la voiture. Ou l’art de bien commencer une journée. Je devais aller chercher Juan à 6h45. On l’appelle pour lui dire qu’il y a un changement de plan, il faut qu’IL vienne nous chercher. Oui, mais voilà : techniquement, il avait encore du temps devant lui. Du coup, il est encore sous la douche. Et il habite à 30 minutes de là. Suuuuuper.

Vous vous en doutez, à 6 heures du mat’, y’a pas grand monde dans le quartier… Après quelques minutes, je vois une voiture arriver. Je me jette littéralement au milieu de la route en faisant des grands signes. Le gars n’a pas les câbles qu’il faut, mais il me dit qu’il vient de voir un monsieur sortir de chez lui avec son chien. Je cours vers ce monsieur, qui malgré l’heure très matinale accepte de nous aider. 5 minutes plus tard, la voiture démarre enfin. Il est 6h30, on est grave à la bourre sur notre planning qui été déjà un chouilla serré. On appelle Juan : on va se rencontrer à mi-chemin.

On récupère Juan vers 7heures, et on est partis. J’ai appris à conduire vite aux USA, et à faire des miracles avec le temps. La veille, par exemple, j’ai réussi à conduire Miroslav à l’aéroport en 23 minutes, contre 35 d’habitude. Bref, je me fais confiance, je sais qu’on arrivera à temps. L’endroit du rafting, dans le State Park d’Ohiopyle, se trouve à 2heures de là. Et notre RDV est à 9heures. Plus on avale de kilomètres, plus le l’heure d’arrivée descend. J’arrive rapidement à faire en sorte qu’on arrive à 8h40, et je me détend un peu.

Pendant tout le chemin, on a pas arrêté de papoter avec Gabriela et Juan. Je découvre que ce mec est super sympa. Et fait assez bizarre : je ne le connais pas du tout, et pourtant je suis à l’aise. Une autre preuve que les USA m’ont fait grandir. A un moment, par réflexe, je regarde le temps d’arrivée. Il était à 8h40 il y a 5 minutes, et soudain il est à 9h15. HAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA. Pas bon du tout. Du coup, je nous remet un coup d’accélérateur. Sur l’autoroute, c’était pas grave si j’allais vite, mais les dernières 45 minutes se sont passées sur la route. Une route qui serpentait et qui montait et descendait. Avec ma conduite sportive, Gabriela a rapidement commencé à se sentir mal. Mais comme on était toujours à la bourre, j’ai pas pu m’arrêter. On est arrivés à 8h58 au lieu de rendez-vous, un miracle. On essaye de trouver notre compagnie de rafting, et là on nous annonce que ce n’est que le magasins de souvenirs, le lieu de départ se trouve plus loin. Suuuuper. On arrive là-bas vers 9h05, on signe nos papiers, on s’habille, et on peut enfin se détendre ! A l’accueil, les gens sont tout contents de voir 3 jeunes venus du Brésil, du Venezuela, et de France.

On monte dans un bus jaune (et hop, un truc en moins dans ma liste), et après 5 minutes, on arrive au point de départ. Le gars en charge, dont j’ai oublié le nom, qu’on appelera donc Jim, est vraiment drôle. Dans le bus, par exemple, il demande “Qui n’a jamais fait ça ?”. On est plusieurs à lever la main, pensant qu’il parle du rafting. Ce à quoi il répond “C’est très simple, gardez vos pieds et vos mains à l’intérieur du bus, c’est un trajet de 5 minutes, tout va bien se passer”  :D

Arrivés aux bateaux, il nous place en fonction de la taille de nos groupes. Puis on a droit à 15 minutes d’explications sur le fonctionnement du rafting, et des notions de sécurité. Enfin, on nous assigne nos guides. On se retrouve avec une femme qui a l’air très sympa. Et coup de bol, il s’est avéré que c’était un peu la chef, c’était toujours elle qui guidait les autres bateaux (certains n’ayant pas pris de guides), et elle était très expérimentée.

Moment douloureux avant d’aller dans l’eau : il faut porter le bateau. Le chemin, qui dure environ 5 minutes, est en pente. Et notre guide veut qu’on porte le bateau sur la tête. J’ai cru que j’allais me fracturer la nuque.

On met enfin le pied à l’eau : c’est froid, très froid. Puis on commence à pagayer. S’en sont suivi 4 heures de rafting, avec une seule pause d’une heure pour manger.

Les rapides n’étaient pas transcendantes, j’ai jamais eu de guillis au ventre, mais c’était bien sympa quand même. A plusieurs moment, quand les prochains rapides étaient assez loin, on pouvait plonger dans l’eau. Je l’ai fait la première fois, on était pas nombreux. Bah j’ai compris pourquoi : l’eau était glaciale. Je suis restée une minute top chrono, puis on m’a tiré dans le bateau. La deuxième fois où je suis allée dans l’eau, c’est lorsqu’ils nous ont arrêté près d’un gros rocher depuis lequel on pouvait sauter. Le temps de retourner jusqu’au bateau à la nage, j’ai cru que mon sang se glaçait, et avant de monter à bord, on a rejoué la scène finale de Titanic avec Gabriela qui était restée dans le bateau.

On s’est arrêté pour manger à mi-parcours. Je m’attendais à un sandwich minable, et en fait, ils avaient tous les ingrédients (tomate, salade, fromage américain, moutarge, mayonnaise, peanut-butter, confiture, 3 types de jambon…), c’était à nous de faire notre propre sandwich. Avec en prime un verre de limonade ou d’eau et 3 types de biscuit. Un luxe !

Environ une heure après le départ, on a entendu de l’orage au loin. Il s’est rapproché petit à petit, et on a reçu les premières gouttes. Puis la pluie s’est intensifiée, et on s’est tapé un orage comme j’en ai rarement vu. Un vrai déluge. Notre guide nous avait affirmé qu’on aurait beaucoup plus de fun avec la pluie (du coup, on a fait la danse de la pluie dans le bateau, pour que ça arrive plus vite), et elle a eu raison. Comme on était déjà mouillés, la pluie ne nous a pas dérangé. Il pleuvait tellement qu’on voyait le niveau de la rivière monter petit à petit. Dans le bateau, on était comme des fous, à crier des “whouhou” à tout va, à taper sur le bateau avec nos rames. Un vrai moment de plaisir.

L’orage a duré un gros quart-d’heure, puis s’est terminé comme il avait commencé, d’un coup. Et après ça, le paysage s’est transformé, puisque la pluie a laissé de la brume sur son passage, c’était magnifique. On approchait une rapide dangereuse où 90% des bateaux se renversent. Du coup, comme les guides nous avaient un peu foutu la pétoche, personne ne parlait. Donc imaginez l’ambiance : sur l’eau, de la brume épaisse. Dans les bateaux, pas un bruit. Le son des rapides qui s’approche petit à petit. Et un rapace qui fait “Piiiiiiiiii” au loin. On se serait cru dans un film, on aurait dit qu’on allait à la mort. J’ai soudainement eu envie de chanter la chanson de Pirates des Caraïbes :D

Au final, on ne s’est pas renversé, on a perdu personne dans le bateau. Ce ne fut pas le cas de tout le monde ^^ On a repêché plusieurs fois des rameurs qui avaient été jetés hors de leur bateau. On en a vu plusieurs tomber de nos propres yeux (oui, enfin on en a vu, de nos propres yeux, tomber plusieurs. Ils ne tombaient pas de nos propres yeux, vous l’aurez bien compris…), et certains ont dû avoir bien mal. Souvent, ils remontés sans leur rame :-)

Vers 15 heures, on est retournés par bus au point de départ. Là-bas, on a pu voir les photos qu’on avait pris lors d’une des premières rapides. Dans notre bateau, on jouait de l’air guitare. Les photos étaient sympa, mais un peu chères. On a fini par remballer nos affaires et s’en aller, avec Gabriela et Juan.

J’ai vraiment passé un super moment. Les guides étaient tous très expérimentés et très sympas. Ils n’ont jamais hésité à se jeter à l’eau dans les rapides pour aider ceux qui étaient tombés à l’eau et étaient vraiment en danger. J’ai discuté plusieurs fois avec Jim (qui était dans un kayak, et souvent en tête, afin d’être sur les rapides le premier, se mettre sur un rocher et aider les bateaux à passer les rapides), surtout à propos de sport. Il venait de Philly, donc je l’ai charrié sur le fait que les Penguins avaient éliminés les Flyers en Play-off de la Stanley Cup. Il était sympa, drôle, et canon. Que demande le peuple. Quand on est rentrés au point de départ, les guides sont restés avec nous, à discuter et tout. Ils ne sont pas bêtement rentrés chez eux une fois le travail terminé. Et ça, c’est bien.

Sur la route, j’étais vannée. Du coup, j’ai demandé aux autres si on pouvait s’arrêter un tout petit peu pour que je fasse une micro sieste. 10 minutes plus tard, mon réveil sonne, et là ils me balancent “on est pas pressés, on peut dormir plus”. On s’est donc rendormis une demi-heure, et on est repartis, tout frais.

Arrivés à Pittsburgh, j’ai déposé Juan à sa voiture, puis Gabriela chez elle. Je suis rentrée chez moi pour récupérer mon appareil photo que je n’avais pas pris, et je suis repartie chez Gabriela. Au passage, j’ai fait développer les photos du rafting. On est ensuite allées chercher Mandy chez elle, puis on a rejoint Juan au restaurant “Outback Steakhouse”, un restaurant de viande australien. Après s’être fait exploser le ventre, on a déposé ma voiture dans le lotissement de Juan, puis on est tous partis avec sa voiture en direction de Station Square, à Pittsburgh. Là-bas, on devait faire un tour de taureau mécanique dans un bar saloon. Surprise : il y a une queue de folie. J’imaginais pas que les bars saloons avaient autant de succès ! Du coup, on s’est juste baladés dans Station Square, qui est en endroit vraiment sympa la nuit. On est restés un moment devant la fontaine où il y avait un joli petit show d’eau et de lumière. Puis on a fini par rentrer, vers minuit, complètement vannés. Le temps de reconduire tout le monde, j’étais dans mon lit à 1heure du mat’, et j’ai pas eu besoin de compter les moutons pour m’endormir !

Donc, encore une fois, j’ai passé une super journée ! Je me suis éclatée avec Gabriela et Juan. Ce dernier est vraiment sympa, et on se ressemble pas mal, on a les mêmes goûts et la même façon de penser. Il vit depuis 4 ans à Pittsburgh, mais ne s’est jamais vraiment fait d’amis. Lorsqu’on rentrait, on répétait avec Gabriela “Another Great Day!” A un moment, Juan nous a confié qu’il avait passé sa meilleure journée à Pittsburgh. Du coup, on était pas peu fières avec Gabriela. Et il m’a fait un compliment qui a dû lui coûter : il m’a dit que j’étais une “awesome driver”, qu’il avait de façon générale un avis tout fait sur la conduite des femmes, un avis franchement négatif, mais qu’avec moi c’était complètement différent. C’est pas la première fois qu’on me le dit, les enfants insistant pour que je prenne le volant même quand leur mère est dans la voiture, et la grand-mère serbe ayant fait l’effort de parler anglais pour me dire “you’re a good driver”. Bah ça fait toujours plaisir.
Bref, je suis bien contente qu’il soit venu taper la discut’ à Gabriela le 4 juillet, et que Gabriela l’ait appelé pour le rafting, parce qu’on s’entend vraiment bien. Pas de bol, je pars dans quelques jours. Pas de bol, je suis également de plus en plus proche de Gabriela. Le départ risque d’être bien plus dur que je ne l’avais prévu.

En parlant du départ, je risque d’avoir énormément de mal à partir. Je pleure tous les jours, parfois plusieurs fois par jour, lorsque je pense au départ. Et comme j’ai épuisé tout le liquide larmoyant de mon corps, j’imagine que mes yeux puisent maintenant leur eau dans mon cerveau qui, essoré au possible, me file des maux de crânes de folie. Je suis devenue extra-sensible, je suis épuisée moralement, c’est pas facile à vivre. J’ignore encore comment je vais faire pour gérer mon départ, le retour à une vie forcément beaucoup moins bien que celle que j’ai ici. Que ma famille le sache : j’ai pris goûts aux activités et aux voyages que je faisais ici. Du coup, à mon retour, c’est Gorges de l’Ardèche, randonnées, visites alentours et autres activités. Mais j’aurais l’occasion d’en reparler dans un prochain article, l’un de mes derniers, celui qui fera le bilan de mon année, et les raisons pour lesquelles cette année est la meilleure de ma vie.


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