Il ne pouvait y avoir de meilleur premier voyage aux USA que celui à Philadelphia. Ceux qui me connaissent savent combien j’aime cette ville et pourquoi. Pour les autres, et de manière à ce que vous ne mourriez pas trop bêtes, c’est à cause du film du même nom, avec Tom Hanks. Un film bouleversant avec un acteur « cher à mon cœur ». Voilà pour la partie cinématographique de l’histoire.
J’avais donc décidé de visiter Philadelphia (Philly pour les intimes) très rapidement (comprenez que j’ai pris rapidement la décision, et non pas que je voulais visiter vite fait). En surfant sur différents sites de ventes de billets d’avions, j’ai vu que des tarifs intéressants étaient offerts pour un aller-retour Pittsburgh – Philly le week end du Labor Day [petite parenthèse intelligente sur le pourquoi du comment du Labor Day. Le premier lundi de Septembre est férié aux USA, de manière à remercier les travailleurs du pays. C’est l’équivalent de notre fête du travail. Le week-end du Labor Day est en principe un grand moment de voyage et de retrouvailles avec la famille pour quelques jours]. Je regarde donc attentivement, et réfléchis à la possibilité de me rendre à Philly ce week-end là. Problème : où dormir ? C’est à ce moment là qu’Elodie intervient. Je lui ai en effet demandé si elle pouvait m’héberger, ce qu’elle a accepté de faire avec gentillesse. Merci encore.
Le temps d’en parler avec Divna et Miroslav pour savoir si je peux m’absenter ce jour là, les billets d’avions avaient augmenté, passant de $120 à $200. Au dessus de mes moyens, ça va sans dire. J’ai donc envisagé la possibilité
de prendre la voiture et de me rendre à Philly par mes propres moyens. D. et M. ne s’y opposaient pas, mais m’ont toutefois conseillé le bus. Après investigation avec l’aide de M., nous découvrons des billets de bus chez la compagnie GreyHound pour $104 aller-retour. Je valide donc mon billet, l’achète en ligne, et youpla-boum ! Mon week-end est booké. Départ le vendredi 29 Août à 23h15 pour une arrivée à Philly à 5h15. Glap. Retour le lundi 1er Septembre à 23h15 à Pittsburgh.
Vendredi soir, je suis donc partie avec Miroslav vers 22h00 pour Pittsburgh. Un voyage que je fais habituellement en 40minutes minimum, lui l’a fait en 20minutes.
Arrivés à la gare routière de GreyHound, nous cherchons une borne pour retirer les billets. Rien. Niet. Que dalle. Nada. Nous faisons donc la queue comme tout le monde, Miroslav attend avec moi ce qui me gêne vu l’heure tardive. Mon bus devait partir à 23h15, mais à 23h20 je faisais toujours la queue. C’est pas grave, un deuxième bus est prévu pour 23h30. Je passe finalement à la caisse et me dirige vers la file d’attente pour mon bus. Nouvelle surprise : au moins 70 personnes attendent aussi pour ce bus…
Alors moi, depuis que je suis aux USA, je prends tout de manière très philosophique en me répétant toujours la même chose : c’est l’aventure américaine. Donc là, j’attendais mon bus que je n’étais pas sûre d’avoir, mais je me disais que c’était pas grave si je le loupais, que j’irais à Philly un autre jour, que c’était l’aventure américaine. Seul problème : j’aurais perdu mes $104…
Finalement, j’ai eu du bol, j’ai pu monter dans le bus. La dernière. Oui, on a de la chance ou on n’en a pas. Mais là, aucune place de libres. C’est quoi ce binns ? Je retourne donc tout devant, où deux valises sont posées sur chacun des sièges. Et c’est là que le chauffeur monte, s’excuse, enlève ses affaires et m’offre un siège tout devant, côté fenêtre, avec en prime la possibilité d’allonger mes jambes par-dessus la barrière ! Trop heureuse :-) Finalement, un monsieur est arrivé quelques minutes plus tard et s’est assis à côté de moi.
Le voyage fut long, j’ai pas bien réussi à dormir. Et quand je me réveillais, je voyais, au choix, le chauffeur qui roulait BEAUCOUP trop vite, doublant allègrement les autres voitures et roulant bien au dessus de la vitesse autorisée, ou, encore plus flippant, rien. Autrement dit, un brouillard tellement épais et une nuit tellement noire que l’on aurait pas vu la voiture devant nous, si on avait pas été seuls sur l’autoroute…
J’ai fini par arriver à 5h00 du matin (pour vous dire comme il a roulé vite : départ prévu à 11h15, arrivée prévue à 5h10. Départ réel à minuit passé, arrivée réelle à 5h00…) et j’ai attendu que le soleil se lève pour quitter la gare routière et retrouver Elodie. Ça aurait été dommage que je me fasse égorger dans les rues obscures de Philly dès mon arrivée :-)
La suite dans l’épisode suivant.
Photo : Philadelphie, of course!